vendredi 24 juillet 2009

vendredi 10 juillet 2009

#4

Demain, j'irai à Gagny. Je descendrai la rue de Dunkerque jusqu'à la Gare du Nord. Je n'aurais pas mangé. La fatigue dissipera l'appréhension commune à toutes retrouvailles. Je marcherai jusqu'à cette maison à Gagny et nous recommencerons à dire "Je Suis Ripley Bogle". Chacun à sa manière et toujours ensemble. Parce que cela ne peut pas s'arrêter comme ça et ni Nadia, ni Abdel, ni Christophe, ni Dorothée, ni Etienne, ni Franck, ni Michel, ni tous ceux qui croient à ce projet, ni moi ne le voulons. Même pendant l'été, et malgré la chaleur qui affaiblit les corps, nous continuerons. Car nous n'avons pas le choix. Car maintenant commence l'excavation de tout ce qui nous rattache à Ripley Bogle. Ce sera long et périlleux, mais nous allons creuser. Nous allons creuser, même si j'ai toujours un peu peur (mais de moins en moins, tu sais). Cette peur est aujourd'hui différente de celle qui m'habitait lorsque nous nous sommes rencontrés. Elle ne ressemble plus à celle dont nous avons parlé par le passé. C'est une autre peur. Plus effrayante car plus intime. Elle n'est pas si différente de celle que tu peux éprouver quand tu regardes certaines photos de ce blog. Cette peur, c'est toi. Toi, face à la pauvreté. Toi face aux héros de ton adolescence. Toi face à tout ce que tu tais mais qui s'agite en toi. Cette peur, c'est la raison et le moteur de ce truc. Ce truc, c'est pour toi.