dimanche 25 octobre 2009

jeudi 22 octobre 2009

Strange fruit

Ce monde est étrange.
Nous avons repris le travail. Pour l'instant, nous en sommes à des expériences, des essais menés en vase-clos dans d'anciens entrepôts en plein coeur de Paris. Dans la ville. Nous commençons à la tombée du jour et nous nous quittons la nuit. Entre-temps, nous manipulons des miroirs, des lumières et nous dansons (enfin, nous danserons demain). La séance finie, je rentre ensuite chez moi. Eux, dans leurs foyers respectifs à Nanterre, Gagny, toujours en banlieue. Et sur notre chemin, nous avons croisé des femmes. Beaucoup de femmes. Des citadines jeunes et moins jeunes, inaccessibles et chics. Je sens que toute cette féminité ne laisse pas insensible mes camarades. Leur émoi, leur enthousiasme, leur galanterie maladroite leur confère une aura juvénile et dramatique. Devant ces "objets de perfection glacée", nous sommes encore plus démunis. Ces regards par-dessous, cette gêne, ce désir violent que la honte fait taire révèlent la distance qui nous sépare d'elles.
Sans doute est-cela le changement le plus notable depuis Gagny. Ca et l'hiver et le froid et la nuit. Pour le coup, nous sommes vraiment dans l'histoire, au plus près de Ripley Bogle et de ses digressions sentimentales.
"It's in these corpsehours that my thougts turn to my women. The history girls. In all my life, you women seemed the gravest priority, each one a spray of godliness, a crutchhole in the shingle. My women, thinking them all out always cheers me up".
Etienne comprend ce dont il est question ici.

dimanche 11 octobre 2009