samedi 27 mars 2010

27 mars 2010 / Dispositif 1 : Nous sommes les invisibles


Fin d'une semaine. Beaucoup d'étudiants peu enclins à consacrer leur temps à autre chose que leurs révisions. On s'est incrusté dans leur décor en silence. Malgré eux, ils ont participé à (Je suis) Ripley Bogle. Ca s'est passé comme ça...
Abdel, Christine, Etienne, Guy, Michel et moi sommes disséminés dans l'IUT. Plus précisément, notre intervention est circonscrite à un espace qui va du rez-de-chaussée du bâtiment Blériot jusqu'à la sortie de l'université qui donne sur l'avenue de Versailles. Nous sommes donc présents dans le hall d'entrée, le couloir qui mène aux amphis, la cour.
Chaque acteur choisit une place dans l'espace et n'en change pas au cours de son intervention. A ses pieds, un panneau en carton sur lequel est inscrit "S.V.P JE SUIS UN GENIE AIDEZ-MOI". Chaque acteur a la possibilité d'ajouter à ce panneau d'autres panneaux contenant une affirmation, une définition (vraie ou fausse) du Ripley Bogle qu'il est/suit. Les textes écrits sur ces cartons doivent être lisibles pour les étudiants (écriture en majuscules avec des marqueurs). Aucune direction de jeu ou d'interprétation. On se tient à cette idée de personnes invisibles pourtant super-visibles. On s'y accroche.

Abdel et Christine sont enlacés dans le hall. Leur amour, leur âge, leur look constituent des éléments qui les rendent remarquables.



Etienne et Guy sont dans la cour. Guy lit un quotidien. Etienne fait des mots croisés. L'endroit où ils se trouvent est celui où les étudiants viennent fumer une fois sortis de classe.

Michel est en plein milieu du couloir. Il s'est fait une grande installation avec plusieurs cartons de différentes tailles (Michel quoi.) Il est absorbé par ses mots fléchés. Michel joue le jeu à fond.

Le Vrai-Faux Ripley Bogle est assis par terre dans un coin. Dans son dos, un grand panneau semblable au Plancher de Jeannot sur lequel est écrit à la main une suite de prénoms féminins. A ses pieds, deux panneaux : "ADOLESCENCE PASSED ME BY" et "REGARDE-MOI JE SUIS SUPERBE". Il lit le numéro d'avril de la revue La Recherche (Cancer, la révolution). Il ne lève les yeux de sa lecture que pour dévisager les étudiantes. Certaines, en bottes, en collants noirs, surmaquillées, lui sourient. Il est heureux. La plupart (blondes, peaux claires, belles mains) l'ignorent ou font mine de. Il a l'habitude.

L'intervention s'est bien passée. En bons Ripley Bogle, nous avons été ignorés, négligés, coupés au montage, escamotés du champ de vision des étudiants, mais dignes. Il y a eu une lumière démente à un moment. Cela a rendu, à un instant précis, le truc irréel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire